KINSHASA, 15 MARS INFOSDIRECT : C’est ce mercredi 15 mars que les députés et sénateurs vont reprendre le chemin de leurs hémicycles en République Démocratique du Congo et ce, après trois mois de vacances parlementaires.
Cette rentrée marque le dernier virage de cette législature, caractérisée par le feuilleton de motions qui avait conduit notamment à l’éviction de Jean Marc Kabund à la tête de la première vice présidence et de Jeannine Mabunda à la présidence de la chambre basse du parlement.
Par la suite l’assemblée nationale a été bousculée avec l’élection de Christophe Mboso, ancien Mobutiste et Kabiliste, à la présidence du bureau de la chambre basse du parlement, donc il est actuellement meneur de jeu du régime et du professeur André Mbata, en remplacement de Jean Marc Kabund, qui s’est rebellé contre Tshisekedi et l’UDPS pour faire l’opposition. Il a été ainsi arrêté et transféré à Makala où il est hébergé depuis plusieurs mois, pour outrage au Président de la République.
Les représentants du peuple face à la situation sécuritaire à l’Est du pays
La rentrée parlementaire de cette session de Mars intervient dans un contexte où la situation sécuritaire se dégrade dans la partie Orientale de la RDC avec l’activisme plus remarquable du mouvement M-23, mais également des autres groupes armés, à l’instar de l’ADF et le CODECO.
Le M23, est loin de mettre en pratique le cessez-le-feu selon les résolutions du mini sommet des chefs d’État de Luanda, de Nairobi et d’Addis-abeba, car il continue à occupé des localités congolaises, mais aussi attaques des civils et les FARDC.
On le sait, la chanson de la dénonciation de l’agression rwandaise sous couvert M23 est tant entendue mais comment vont se comporter certains élus, qui pendant cette période sollicitaient déjà une session extraordinaire pour vider cette question et trouver des solutions les plus rapides.
Mais, on attend voir l’attitude que vont présenter les élus du peuple, par exemple, Francine Muyumba, sénatrice élue du FCC qui avait même initié une pétition pour obtenir la convocation de cette session mais sans aucune suite favorable; les députés nationaux comme Jacques Ndjoli, Delly Sesanga, qui avait été reçu récemment par les membres du Conseil de sécurité de l’ONU en mission en RDC, Gratien Iracan de Saint Nicolas, Juvenal Munobo et tant bien d’autres, qui jour et nuit se sont appropriés la question de l’insécurité à l’Est dans toutes leurs interventions à l’assemblée nationale.
C’est la question que la population congolaise attend de leurs représentants. Les congolais ont assisté aux différents ballets diplomatiques sans apporter des solutions louables à cette crise sécuritaire à l’Est du pays.
Les massacres commis par M23, ADF, CODECO prouvent à suffisance combien, il est important de réevaluer l’état de siège dans le Nord-Kivu depuis sa proclamation par le Chef de l’État Félix Tshisekedi, en mai 2021, car aucun résultat probant deux ans après n’a été réalisé, notamment le retour de la paix dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Certains d’ailleurs exigent la levée de cette mesure.
Les parlementaires font come back au moment où le déploiement des forces régionales dans le cadre de la communauté des États d’Afrique de l’Est est en cours en RDC. Comment vont – ils évoquer cette question ?. La population de l’Est exige à tout moment le retrait de la force régionale du sol congolais, pour son rôle observateur et non offensif dans l’agression dont elle victime et l’opposition crie à la trahison
Processus électoral : une autre bataille
La session parlementaire de mars arrive pendant que le processus d’enrôlement et d’indentification des électeurd est en cours dans toutes les trois aires opérationnelles. La question majeure de cette bataille se focalisera sur le mode de répartition des sièges et le respect du calendrier électoral par la CENI. Les parlementaires ont l’obligation de suivre de près les activités électorales dans l’intérêt de la nation et non celui politique. La plupart d’entre eux ont profité des vacances parlementaires vacance pour s’enrôler dans leurs fiefs respectifs; certains ont même dénoncé le monnayage du processus, la lenteur des agents et les pannes répétées des machines, et la détention des kits électoraux par certains députés du régime. La présidence et les législatives auront lieu le 23 décembre 2023 selon le calendrier de la centrale électorale, mais l’opposition continue de dénoncer plusieurs violations de textes par le régime, qui d’après elle, a déjà planifié une fraude électorale afin de s’accaparer des scrutins en sa faveur.
Au delà de ces deux questions, d’autres très importantes sont attendues, notamment la dégradation de la situation socio-économique de la population avec notamment la hausse vertigineuse des produits de première nécessité, la dépréciation monétaire, les infrastructures.
Des questions orales avec débat, des interpellations et des motions contre certains membres du gouvernement Sama Lukonde ne sont pas à exclure au cours de cette session qui s’annonce très alléchante.
PAT KANT