LUBUMBASHI, 19 AVRIL INFOSDIRECT : Que devrons-nous exactement retenir de la position du député national Christian Mwando sur la balkanisation de la République Démocratique du Congo ? En est-il exactement contre ou pour ?
Devant un public nombreux, réuni à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, cet ancien ministre du plan a invité à la sécession Katangaise.
Il a menacé de découper la province du grand Katanga de la République démocratique du Congo, au cas où la loi « Tshiani » serait votée à l’Assemblée nationale, ce qui empêcherait à Moïse Katumbi, son proche, de postuler à la magistrature suprême en décembre 2023.
La menace de sécession de l’ancien ministre du plan était résumée en ces mots:
« Ils vont amener la guerre au Katanga, des jeunes sont ici, ils sont nombreux rassemblés. Si Moïse n’est pas candidat, beaucoup de jeunes l’ont déjà dit, au Katanga …. ils utiliseront le ciseau », avait déclaré Christian Mwando en plein meeting à Kalemie.
Ces propos ont suscité beaucoup de réactions de part et d’autre. Plusieurs congolais l’ont fermement condamné. Certains, sont allés beaucoup plus loin pour mettre en garde l’auteur de ce discours.
Se sentant vivement menacé, le mardi 11 avril dernier, ce leader du grand Katanga a démenti ses propos en disant qu’ils ont été sortis de leur contexte. Pour lui, l’objectif était d’alerter le gouvernement et le président Félix Tshisekedi sur les conséquences qui peuvent subvenir une fois que cette loi était adoptée au pays.
« Je crois qu’il faut être sérieux. Mes propos ont été sortis de leur contexte. Moi j’alertais le gouvernement et le président de la république sur la division et l’éclatement de l’Etat qui pourrait arriver par la loi Tshiani. C’est vrai ici au Katanga, les gens sont très remontés et je dis très clairement que nous alertons toutes les institutions pour que cette loi ne soit pas programmée, votée parce que c’est une loi qui va créer l’exclusion et qui va avoir des transhumances éthnitistes, régionalistes », a expliqué Christian Mwando.
Et de poursuivre :
« Moi même j’ai toujours été nationaliste et tout le monde le sait très bien. On a jamais soutenu les mouvements qui ont été sécessionnistes partout au Katanga, malheureusement nous nous rendons compte que les tendances sécessionnistes se réveillent avec la loi Tshiani ». a-t-il conclu.
Juste quelques jours après, soit le samedi 15 avril dernier, le président rwandais Paul Kagame a, lors de sa visite officielle de travail au Bénin, a déclaré, au cours d’une conférence de presse, que certaines terres congolaises devraient appartenir au Rwanda.
Ces propos ont choqué plusieurs congolais qui les ont condamné, y compris le député Christian Mwando. Celui-ci n’a pas, cette fois-ci, encouragé la balkanisation de la RDC envisagée par le président du Rwanda.
A ce sujet l’élu du territoire de Moba dans la province du Tanganyika s’est montré nationaliste. Il a soutenu qu’aucun fils du pays ne peut tolérer les propos du Rwandais Kagame.
“Aucun digne Fils du Congo (RDC) ne peut tolérer les propos tenus par Paul Kagame au Benin pour justifier l’agression de notre pays par le Rwanda en falsifiant l’histoire”, a-t-il écrit sur son compte Twitter le mardi 18 avril 2023.Par ce geste, Christian Mwando s’est ravisé.
Contrairement à ses propos prononcés l’autre fois sur la sécession du Katanga, il s’est montré cette fois-ci, patriote, nationaliste et finalement, il a démontré qu’il est contre la balkanisation de la RDC.
Pendant ce temps où la RDC est agressée par le Rwanda qui lui impose une guerre injuste, les congolais devraient plutôt s’unir comme un seul homme pour défendre la patrie que de se pencher sur les choses qui peuvent davantage les diviser. « L’union fait la force », dit-on.
Gabriel Musafiri