KINSHASA, 29 JUIN INFOSDIRECT__: La sénatrice Francine Muyumba, élu du FCC a dans une interview accordée à la Radio Okapi, exigé la démission du chef de l’État Félix Tshisekedi à la fin de son mandat afin de faciliter au pays la tenue des élections crédibles.
Intégralité de l’interview transcrite par Infosdirect.net.
Radio Okapi : Le Président Honoraire Joseph Kabila et sénateur à vie, a rencontré ce dimanche les députés et sénateurs membres de sa plateforme politique le front commun pour le Congo, qu’est-ce qui ressort de vos échanges.
Francine Muyumba : Le Président Joseph Kabila a tout d’abord rassuré ses camarades que nous sommes et l’ensemble de ses compatriotes qu’il n’a pas abandonné la politique comme vous le savez et que son silence est une expression forte d’un homme d’État qui porte sa nation comme l’ultime de ses préoccupations. Alors Il s’adressera à la nation bientôt. Aujourd’hui le pays est en disparition à cause du tribalisme, manque de cohésion et caporalisation des services de sécurité et de défense, censés travailler pour sauvegarder l’intégrité du territoire national, au lieu de s’occuper des individus pour des fins politiciennes. Le Président Kabila nous a également encouragé de demeurer dans la résistance contre une dérive dictatoriale car le Congo nous appartient tous.
Radio Okapi : Pourquoi la résistance et non l’opposition
Francine Muyumba : La résistance parce que nous sommes en face d’un régime dictatorial qui marche sur tous les principes démocratiques, et comme vous le savez dont la responsabilité et l’amateurisme menacent la disparition de notre nation comme je venais de le dire tout à l’heure. Une plateforme comme la nôtre Qui avait gagné les élections législatives ne peut pas faire l’opposition , Mais puisqu’il y a eu un coup d’État constitutionnel, nous devons résister jusqu’à ce que les vraies élections nous départagent car il y a eu une usurpation par corruption d’une majorité en pleine législature.
Radio Okapi : La CENI vient de convoquer l’électorat le même dimanche, est-ce que vous vous inscrivez dans la même logique du processus électoral en cours ?
Francine Muyumba : Nous n’avons jamais refusé d’aller aux élections, nous attendons les élections dans le délai constitutionnel, mais avant il y a des préalables, il s’agit tout d’abord d’une CENI consensuelle, d’une Cour Constitutionnelle non inféodée et ensuite nous avons besoin d’une loi électorale inclusive, il faut aussi un audit externe indépendant et rigoureux du fichier électoral.
Radio Okapi : A cinq mois de la tenue des élections, tous ce que vous revendiquez, sont presque irréalisables, vous vous inscrivez-vous dans une logique de glissement ou de la politique de chaise vide comme l’avait fait en 2006?
Francine Muyumba : Nous rappelons tout d’abord que le délai constitutionnel est non négociable, si le président Tshisekedi ne parvient pas à rencontrer nos exigences avant la fin de ce mandat, il devrait assumer ses erreurs en déposant sa démission à l’expiration de son mandat. Voilà pourquoi le Président du sénat aura ainsi la charge de gérer la transition jusqu’à la tenue des élections réellement libres, crédibles et démocratiques et surtout transparentes.
Radio Okapi : Mais tout de même la constitution de propose pas la démission du président à l’expiration de son mandat, mais la constitution stipule clairement que le Chef de l’État reste en exercice jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu ?
Francine Muyumba : Bien évidemment, en juriste que je suis, je suis tout à fait d’accord avec vous, mais une chose qu’il faut rappeler ici, nous ne pouvons pas admettre à ce que une situation entretenue par un manque de volonté politique puisse pénaliser toute une nation car les revendications du FCC ne datent pas d’aujourd’hui, c’est depuis 2020 que nous avons tiré la sonnette d’alarme, je sais que vous allez faire allusion à la jurisprudence de 2016, mais le Président Kabila était buté à un cas de force majeure, à force de rechercher le consensus comme vous le savez, d’abord avec le dialogue de l’union africaine, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, c’est grâce aux efforts de consensus qui nous avait amené au dialogue de la CENCO, ce qui nous avait amené l’opposition à la tête du pays, si on aimait pas la nation, on allait nommer notre candidat à la tête de ce pays.
Voilà pourquoi nous demandons au Président Tshisekedi à la fin ou à l’expiration de son mandat de déposer sa démission pour donner la chance au pays d’avoir des élections démocratiques, parce qu’il doit assumer ses erreurs, sinon s’il avait écouté le FCC, on allait pas arriver là où on est aujourd’hui.
Fin de l’interview.