KINSHASA, 21 AOÛT INFOSDIRECT__: C’est un calvaire que fait subir le régime en place à Salomon Kalonda, conseiller spécial de l’opposant congolais Moïse Katumbi à travers la justice militaire qui le détient depuis le 30 mars dernier pour des accusations qui restent jusque là imaginaires et d’acharnement politique, selon ses avocats.
Son procès a été ouvert jeudi 17 août dernier à la prison militaire de Ndolo par la Haute Cour militaire, dont le constat amère a été révélé par la partie civile, qui a été surprise d’apprendre des nouveaux griefs contre l’abandon de la première infraction pour laquelle, il a été interpellé depuis l’aéroport international de N’djili, dont l’apport illégal d’arme de guerre.
C’est cela la première irrégularité et manquement d’une justice en perte de vitesse, qui a attiré l’attention de la partie civile, mais également de l’opinion sur ce procès, qui dorénavant démontre clairement la volonté manifeste d’un régime de nuire à la réputation de ce bras droit et fort de l’opposant Katumbi, sur qui repose l’espoir des plusieurs congolais pour le redressement de la RDC.
Me Hervé Diakiese, l’un des avocats de Salomon Idi Kalonda, a déploré que les parties au procès n’ont pas donné le moindre détail sur l’abandon de la principale accusation portant sur le port illégal d’un pistolet par Salomon Kalonda.
Désormais, ce cadre de Ensemble pour la République n’est plus accusé de port d’arme mais plutôt de collaboration avec les rebelles du M23 et d’autres officiers militaires rwandais, et pourtant constate son avocat, le dossier est vide au regard des incohérences sur les infractions que son client aurait commis.
Il est démontrable que la justice veut créer des infractions pour maintenir le plus longtemps possible Salomon Kalonda en détention, connaissant son rôle important qu’il joue aux côtés de l’un des grands opposants au pays et candidat président de la République, dans le seul objectif de le fragiliser, car il est connu de tous que Katumbi est un candidat très dangereux, qui fait mal à l’actuel régime.
Me Diakiese est formel. Son client « n’a rien à faire devant la justice militaire parce que ce n’est pas son juge naturel et de toutes les façons, il n’ a rien à faire devant toutes les justices du pays, parce que les faits qu’on met à sa charge, sont totalement faux et sont issus d’une irrégularité, d’une interpellation qui était fondée sur une accusation fausse dont les auteurs n’ont pas eu le courage de les soutenir devant la justicejustice » , a-t-il soutenu à Forumdesas.net.
Entre temps, Salomon Kalonda dont l’état de santé se détériore jour après jour, est privé des soins de santé de qualité par la justice militaire sur instruction de la hiérarchie dont les ordres viendraient de la présidence de la République, qui dans l’ombre est grandement impliqué dans ce procès.
Les examens médicaux réalisés il y a deux semaines en présence d’un médecin de la prison militaire de Ndolo, d’un médecin légiste et d’un médecin du Renseignement militaire ont établi qu’il a des ennuis de santé et sa situation nécessite un internement pour des soins appropriés, rapporte les sources à Africanews.
Malheureusement, il se constate une opposition de la part des instances judiciaires, refusant catégoriquement à un citoyen congolais d’accéder aux soins médicaux, qui lui sont reconnus constitutionnellement.
«A tous ceux qui peuvent être tentés de dire qu’ils tombent tous malades une fois en prison, la réponse est que Salomon Kalonda n’est pas un criminel, moins encore un récidiviste pour s’habituer aux réalités de l’environnement carcéral. Il a tenu pendant près de trois mois loin de son milieu naturel, c’est normal que son état de santé soit secoué. Le droit à la santé est un droit reconnu à tous. La prison n’est pas un lieu de résidence normale. C’est un environnement hostile, un environnement de stress, propice à de nombreuses morbidités. Un environnement dans lequel il est compliqué de soigner les maux chroniques qui viennent avec l’âge. Et quand on est innocent, et qu’on ne se reproche de rien, chaque jour passé en prison est un traumatisme en plus», font remarquer ses connaissances, sa famille et ses avocats.
Ce proche de Katumbi est est accusé de trahison et d’intelligence avec des officiers rwandais et la rébellion du M23, dont l’objectif était de renverser l’actuel pouvoir afin de placer un katangais à la tête du pays.