KINSHASA, 05 SEPTEMBRE INFOSDIRECT__: Le Vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula a saisi le Président du Conseil de sécurité des Nations-Unies à propos de l’accélération du processus de retrait de la mission des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), comme décidé par le Conseil de sécurité depuis 2018.
Dans cette correspondance exploitée par infosdirect.net, Christophe Lutundula constate amèrement qu’après, près de 25 ans de présence en RDC et nonobstant plusieurs dizaines de milliards de dollars américains dépensés, les Missions de l’ONU en RDC (MONUC et MONUSCO) n’ont pas réussi à faire face aux rébellions et conflits armés qui déchirent la RDC et la Région des Grands Lacs, ni à protéger les populations civiles.
Selon lui, le Conseil de sécurité n’est pas parvenu à promouvoir une dynamique de paix durable, si bien qu’il est permis de se demander à quoi sert actuellement encore la MONUSCO et ce d’autant plus que la haute hiérarchie politico-administrative des Nations Unies elle-même reconnaît qu’elle n’est pas capable d’affronter le M23 et l’Armée du Rwanda qui a agressé la RDC, ni de maîtriser les groupes armés qui écument les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Ainsi, le Gouvernement congolais demande au Conseil de sécurité d’instruire le Secrétariat Général de l’ONU ainsi que toutes les institutions du système onusien concernées de signer et d’appliquer, sans dilatoire ni faux fuyant, le plan de transition révisé de la MONUSCO dans la perspective du démarrage de son retrait à la fin de cette année 2023.
«(…) Notre Gouvernement estime que l’accélération du retrait progressif de la MONUSCO en ramenant son démarrage de l’horizon 2024 à la fin de l’année en cours (2023), s’impose pour non seulement désamorcer les tensions toujours croissantes entre elle et les populations congolaises et expérimenter d’autres mécanismes de collaboration avec les Nations Unies mieux adaptés aux circonstances du moment, mais aussi consolider le partenariat avec l’O.N.U pour la paix sur base des besoins et priorités de la RDC.», écrit le VPM Lutundula.
Et d’ajouter
«Quoiqu’il en soit, il est illusoire et contre productif de continuer à s’accrocher au maintien de la MONUSCO pour restaurer la paix en RDC et stabiliser celle-ci.»
Pour le Gouvernement de RDC ajoute-t-il, la priorité et l’urgence du moment sont la fin de l’agression rwandaise et l’éradication des groupes armés terroristes dont le M23 pour restaurer la paix dans tout le pays, le stabiliser et mettre en œuvre son programme de développement national.
«En tous cas, le rétablissement de la paix est la condition préalable à son maintien. Il est illusoire de prétendre prospérer en matière de maintien de la paix dans un climat de guerre et d’insécurité.» s’adresse Christophe Lutundula au président du conseil de sécurité de l’ONU
Il faut signaler que, le 30 août dernier, il y a eu un bain de sang dans la ville de Goma suite à une manifestation organisée par les jeunes Wazalendo contre la présence de la MONUSCO dans la zone.