Des milliers de déplacés ont fui leurs villages dans la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru où les hostilités ont éclaté depuis près d’une semaine entre le M23 et les troupes gouvernementales.
Une dizaine de localités sont passées entre les mains de l’ennemi en quelques jours seulement. En moins de 48h, la rébellion a par exemple conquis Nyanzale, Kirima, Kashalira, Kikuku, Kibingu et n’arrête de progresser malgré la résistance de l’armée congolaise et de jeunes résistants Wazalendo.
Ce jeudi 7 mars, les combats se sont intensifiés autour de la cité de Kibirizi. Des tirs ont même touché l’hôpital général de référence local. Même si des sources indépendantes parlent des morts, des sources officielles ne mentionnent encore aucun dégât humain à part les dégâts matériels.
La situation a ainsi contraint de nombreux civils à prendre la direction du nord, dans le territoire de Lubero. La cité de Kanyabayonga à elle seule a accueilli plus de 10.000 ménages qui se sont ajoutés à plus de 10.700 autres qui y sont arrivés depuis octobre dernier.
«Nous passons par la brousse pour atteindre Kanyabayonga. Nous fuyons les bombardements. Les gens sont en train de mourir lors des explosions des bombes. Même Kibirizi est déjà entre les mains des rebelles», témoigne un originaire de Bwito.
En plus de la cité de Kanyabayonga, d’autres communes rurales à faire face à cet afflux sont Kayna, Kirumba, Mighobwe Bwatsinge Luofu Kamandi Miriki, Kaseghe, etc.
Selon les chiffres avancés par la Coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA), plus de 50.000 personnes ont été déplacées dans le territoire de Rutshuru depuis le début des combats. La plupart sont amassées dans des sites autour de la ville de Goma.
Face à leur situation humanitaire qui laisse à désirer, une délégation mixte gouvernement-Assemblée nationale est au Nord-Kivu depuis le dimanche 4 mars dernier. Ce jeudi 7 mars, elle a d’ailleurs présenté aux autorités provinciales l’ensemble des biens apportés à ces vulnérables.
Jean Ngaviro