Onze officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont à la barre devant la Cour militaire du Nord-Kivu. Ces derniers sont essentiellement du 223e bataillon basé à Lushangi-Café, dans le territoire de Masisi.
Le mercredi 13 mars dernier, l’instruction de leur dossier qui a entamé quelques jours plus tôt s’est poursuivie. Le ministère public accuse ces militaires d’avoir abdiqué face au M23. Ils sont également accusés d’avoir incité les soldats à l’indiscipline.
«L’audience de ce jour est consacrée à la poursuite de l’instruction de ces prévenus qui sont devant cette auguste Cour. Ces officiers du 223ème bataillon sont poursuivis par le ministère public pour fuite devant l’ennemi, lâcheté, faux et usage des faux et incitation des militaires à commettre les actes contraires au devoir ou à la discipline», a déclaré, le colonel magistrat Kabeya -ya-hanu Ben, premier président de la Cour.
Au Nord-Kivu, plusieurs localités sont tombées entre les mains de l’ennemi sans combats. Ces derniers jours, en territoire de Rutshuru, par exemple, une dizaine d’entre elles ont vu les éléments FARDC se retirer bien avant que les rebelles n’attaquent.
La société du Nord-Kivu a d’ailleurs sorti une déclaration dans laquelle elle s’est indignée face à ces replis dits stratégiques qui se sont multipliés dans le rang de l’armée. La cité de Kibirizi, la base de Rwindi dans le parc national des Virunga et même la localité lacustre de Vitshumbi ont été conquis sans effort.
Le verrou qui est resté intouchable est la cité de Sake, à près de 30 kms de la ville de Goma. Malgré les tentatives désespérées de l’ennemi de conquérir cette entité, les forces gouvernementales aidées par leurs partenaires de la SADC, la MONUSCO et même les Burundais ont tenu tête.
Jean Ngaviro