Le Réseau de Protection des défenseurs des droits humains (RPDDH) au Kasaï, a dans une déclaration faite ce jeune 26 septembre 2024, relative à la situation des droits humains dans la province, tracé un bilan alarmant dans la période comprise entre janvier et septembre 2024.
Dans cette déclaration parvenue à infodirect ce jeudi 26 septembre 2024, le RPDDH observe une obtinence dans le chef des autorités provinciales dans le respect et protection des droits humains en contradiction d’une obligation reconnue à l’État par des instruments juridiques nationaux et internationaux laquelle obligation de promouvoir et protéger les droits humains.
Ces autorités, poursuit le RPDDH, se sont transformées à la place de protéger les droits humains en bouraux, ce qui empêche un environnement démocratique dans la province du Kasaï.
Le RPDDH retrace les cas de violations et abus des droits humains entre le mois de janvier et septembre 2024 pour la province du Kasaï de la manière suivante:
Dans le territoire de Mweka:
- En date du 5 septembre, 4 personnes ont été enlevées à Bakwakenge et détenues à Kananga dans la province du Kasaï Central sans être informées du motif de leur arrestation;
- la résidence du comptable d’État a été incendiée par un groupe d’infirmiers en date du 23 Août 2024 en lui reprochant d’avoir détourné leure prime ;
- Des tracasseries et arrestations arbitraires causées par les éléments de FARDC du secteur des renseignements commis sur le tronçon Kakenge-Bakwakenge
- Un policier a tiré a bout portant sur un élève qui lui réclamait sa dette à Bongo gare, une cité située à 35 Kilomètres du chef-lieu du territoire de Mweka
- les conflits de terre entre Bakwakenge de Mweka au Kasaï et Demba au Kasaï central refont face le 17 mars 2024 et entraînent le déplacement massif des populations estimées à 5500 personnes;
Territoire d’Ilebo
- le 22 juillet 2024, un militaire à la base navale commis à la garde de leur état-major a quitté son poste pour aller tirer sur sa femme jusqu’à l’achever sans être inquiété;
- Un homme bâttu à mort au parquet par des policiers de garde pour avoir sollicité d’aller se soulage
Territoire de Dekese
- les militaires ont érigé la barrière à 22 kilomètres du chef-lieu de ce territoire et tracassent la population, pillent leurs biens et sèment une insécurité permanente
- Détentions illegales dans la prison centrale où les prévenus croupissent dans la misère durant 2 à 3 mois sans être entendus sur PV ni informés du motif de leur arrestation ;
- l’obligation des frais d’audition pour les prévenus et conditions de 10.000Fc pour donner l’accès à des vivres et non vivres pour les détenus
Territoire de Luebo
- Un policier d’environ 44 ans a violé en date du 20 août 2024 une fille de moins 18 ans qui l’aidait à faire des travaux ménagers;
Ville de Tshikapa
- L’arrestation arbitraire du journaliste Éric Muswamba;
- Agression physique du journaliste Henri Ntambue par des personnes non identifiées après l’animation de son émission au mois de février dernier;
- la répression de la marche passifique organisée par la Fondation Mwetu Mua Kele pendant laquelle les organisateurs ont été sévèrement brutalisés avant d’être interpelés à la police où ils ont passé 72heures;
- Les menaces de mort du DDH Joël Minga pour avoir dénoncé les actes froduleux causés par certains candidats députés nationaux aux élections de décembre 2023, lesquels actes devraient conduire ces derniers à l’invalidation comme ça été le cas pour les autres;
- Menaces de mort de la DDH Julie Ochano Zenga pour avoir décrié la non inclusivité et la faible représentativité des femmes dans le gouvernement provincial du nouveau gouverneur ;
- Trois filles d’environ 12, 14, 18 ans chacune ont été victimes en date du 29 août 2024 par des hommes armés non identifiés au quartier Matempu dans la commune de Kanzala;
- le non-paiement des agents des services publics depuis maintenant plus de 5mois (le cas de l’assemblée provinciale et gouvernorat du Kasaï).
Le RPDDH note que la plus part des cas de violations et abus des droits humains dans la province du Kasaï sont soit commis par les autorités investies du pouvoir public soit dans des institutions publiques et tout ceci passe dans le laxisme du pouvoir provincial.
Henri Ntambue