Après la découverte d’une farine de maïs de mauvaise qualité en provenance de la Zambie sur le marché congolais, plus particulièrement dans la région du Katanga, le député national Isaac Tshiswaka Tshilombo n’avait pas hésité d’adresser une question écrite au Directeur général de l’Office congolais de contrôle (OCC).
Soucieux et préoccupé de la bonne santé de sa population électrice, cet élu du peuple a saisi ce service technique et scientifique de l’État congolais spécialisé dans le contrôle des produits locaux et importés.
Cette question très importante et capitale pour les millions d’habitants de l’espace Katanga, a vu l’OCC réserver des réponses, à travers son Directeur Général, Dr Etienne Tshimanga Tshimanga Mutombo.
Ci-dessous les questions du Député national Isaac Tshiswaka Tshilombo et les réponses du DG Etienne Tshimanga Tshimanga Mutombo.
Question 1 : Quels sont les résultats de votre laboratoire ?
Réponse 1 : Il convient de signaler qu’aussitôt l’alerte lancée, le communiqué de presse du Ministère du Commerce Extérieur y relatif publié (annexe 1) et sur instruction de Son Excellence Monsieur le Ministre du Commerce Extérieur, j’ai dépêché une équipe à Kasumbalesa, Mokambo et Sakania pour faire un état des lieux de la situation.
A ce sujet, il y a lieu de rappeler que le Gouvernement zambien avait pris des précautions pour informer le Gouvernement congolais par voie diplomatique à travers le Ministère du Commerce Extérieur et avait pris des dispositions nécessaires à son niveau pour contenir et empêcher la traversée en RDC de la farine incriminée.
Ainsi, avec le concours des autorités politico-administratives locales ainsi que celui des autres services membres de l’Ordre Opérationnel, deux (2) Commissions ont été constituées, à savoir : la Commission chargée de l’identification et contrôle des dépôts de farines à Kasumbalesa et ses environs et la Commission de surveillance de l’axe Kasumbalesa – Mokambo Sakania.
L’OCC étant membre a été chargé du prélèvement et des analyses des échantillons de la farine de maïs et a procédé à ce devoir. Sur les quatre-cent-quarante-trois (443) échantillons des farines prélevés par la Commission dans la zone dite Bilanga qui échappe au contrôle des services de l’Ordre Opérationnel, cinq (5) sont déclarés impropres à la consommation et/ou non-conformes.
Il s’agit de:
- Deux (2) échantillons de la marque MUTANDA du fait de la présence des staphylocoques à des taux très élevés ainsi qu’à la présence en grande quantité des moisissures Aspergillus responsables de la libération des aflatoxines B1 qui sont très dangereuses pour la santé humaine et animale;
- Un (1) échantillon de marque AFRICA MILLING qui est une marque reprise sur la liste des farines incriminées et interdites
- Deux (2) échantillons (SUPA et KGOTSO) dont les emballages étaient illisibles avec la présence de grumeaux et altération macroscopique.
Il est à noter qu’aucune anomalie n’a été trouvée sur la farine présente dans les camions aux frontières et dans le corridor (Kasumbalesa, Sakanya et Mokambo) comme l’atteste le rapport (annexe 2).
Question 2 : «Aviez-vous trouvé la présence de l’aflatoxine dans quelle marque de farine ?»
Réponse 2 : Les résultats des laboratoires ont confirmé la présence des staphylocoques à des taux très élevés ainsi que la présence en grande quantité des moisissures Aspergillus responsables de la libération des aflatoxines B1 qui sont très dangereuses pour la santé humaine et animale sur la marque MUTANDA.
Je voudrais signaler que ces résultats ont été mis à la disposition des Commissions instituées à cet effet pour dispositions utiles à prendre par le Parquet.
Question 3 : «Nous avons appris que les commerçants véreux s’adonnent au changement de sacs pour échapper au contrôle à la frontière ? Quels sont les dispositifs pris pour empêcher cette malignité ? »
Réponse : A ce sujet, il sied de relever que ces pratiques se passeraient généralement dans la zone dite « Bilanga non contrôlée où l’OCC n’est pas présent suivant le Décret n°036/2002 du 28 mars 2002 fixant les Services et Organismes publics habilités à prester aux frontières. Cependant, les mesures suivantes ont été prises par la Commission en vue de prévenir pareilles pratiques frauduleuses, à savoir: l’identification de tous les dépôts et la sensibilisation de la population à travers les médias audio-visuels.
Question 4 : En dehors de ces marques de farine susmentionnées, n’y-a-t-il pas une autre encore non découverte ? »
Réponse : A la suite du prélèvement des échantillons par l’OCC dans le cadre des Commissions instituées à cet effet, il a été découvert que les marques MUTANDA, SUPA et KGOTSO font partie des marques de farines toxiques.
Question 5 : Quels sont les effets secondaires après la consommation de cette farine ?
Réponse : Ceci afin de mettre la population en alerte. Pour votre gouverne, l’aflatoxine est une mycotoxine produite par certains champignons proliférant notamment sur des graines conservées en atmosphère chaude et humide (dans ce cas souvent produites par le microchampignon Aspergillus flavus).
Certaines sont toxiques pour l’humain ou pour l’animal; elles peuvent à fortes doses entraîner la mort en quelques heures ou en quelques jours selon la dose et la sensibilité de l’homme ou de l’animal.
A doses plus faibles, elles inhibent le métabolisme et possèdent un pouvoir cancérigène élevé.De nombreux produits alimentaires destinés à l’humain ou à l’animal peuvent en contenir, en quantité parfois importante: graines d’arachides, maïs (en grain, ensilage4, …), blé, céréales diverses, amandes, noisettes, noix, pistaches, figues, dattes, cacao, café, manioc, soja, riz etc. Les aflatoxines dites B1 et B2 (AFB1 et AFB2) sont les plus couramment rencontrées dans les aliments.
Question 6: Quels sont les effets des aflatoxines sur la santé ?
Réponse Les aflatoxines possèdent un pouvoir génotoxique et carcinogène. L’aflatoxine B1 est la plus abondante et aussi la plus toxique. A l’instar du virus de l’hépatite B, l’aflatoxine B1 est reconnue par l’Agence internationale de recherche sur le cancer comme un facteur de risque majeur pour le cancer du foie. Elle est l’un des agents carcinogènes d’origine naturelle les plus puissants que l’on connaisse.
L’aflatoxine M1 est un agent carcinogène possible.Si l’exposition à des niveaux très élevés d’aflatoxines peut se révéler fatale, l’exposition chronique à de faibles niveaux peut conduire au cancer du foie et provoquer une immunosuppression. Elle est aussi responsable de retard de croissance chez les enfants.
Face à ces réponses, le DG de l’OCC, a rassuré que cet établissement public à caractère technique et scientifique, veille au grain et ne permettra sous aucun prétexte que des produits nuisibles à la santé humaine et/ou animale soient consommés en RDC.
Malgré les difficultés qu’il rencontre, l’OCC réitère son engagement dans la mise en œuvre de la politique managériale du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi qui veut voir un Congo émergent, fort, prospère et sécurisé dans toutes ses frontières.