Le monde est plein des doctrines scientifiques au sujet de la communication. Cependant, ces théories sont parfois difficiles à cerner dans certaines sociétés suite à leurs cultures et réalités. C’est pourquoi ma contribution va se limiter dans l’espace RDC, même si nos réalités sont également vécues ailleurs.
Pendant cette guerre d’agression, j’ai lu certains postes dont les auteurs s’en prennent au ministre Patrick Muyaya qui selon eux, aurait échoué dans sa communication et auraient voulu voir Lambert Mende à sa place. Toutes ces personnes ont peut-être raison sur base des éléments dont elles disposent.
Cependant, le problème de communication se pose un peu partout, tant au sein des institutions publiques que dans les entreprises privées. J’estime pour ma part, qu’avant d’en arriver à la conclusion qu’un mandataire communique mal, il faudrait évaluer les profils des acteurs et l’interdépendance DECIDEUR – CONSULTANT-CANAUX DE COMMUNICATION-ELEMENTS DE LANGAGE.
Quel est le profil du décideur ? Quel est celui du consultant ? Et quels profils ont les canaux par lesquels on communique ? ( ici, les canaux de communication sont des hommes ) et d’où viennent les éléments de langage ?.
Après l’étude des profils, il est nécessaire de se demander quel type de collaboration ou d’interdependance existe entre le décideur et son consultant, et quel type de collaboration entre le consultant et les canaux de communication, en suite, qui produit les éléments de langage pour communiquer ?.
- LE DÉCIDEUR
C’est le décideur qui recrute le consultant. Ce dernier recrute ou choisit à son tour les canaux, qui par malheur n’ont aucun élément de langage convaincant pour le public.
Après avoir observé ce qui se passe en RDC, j’en arrive à réaliser que tout part du décideur principal. S’il recrute un mauvais consultant, ce dernier lui donnera de mauvais canaux, sans éléments de langage et les résultats ne seront pas escomptés. Rarement, le décideur est bon, mais il tombe sur un mauvais consultant qui lui propose de mauvais canaux. Ces derniers avec ou sans éléments de langage convaincants, se lancent dans l’opinion pour encore énerver la population.
Ceci dit, posez-vous toujours la question suivante : » Que veut ce décideur ? C’est quoi sa vision en matière de communication ? Est-ce une vision de grandeur ou de propagande ? Si sa vision, est une vision de propagande pour se vendre lui-même, il ne fera rien pour l’institution dont il est décideur. Il choisira aussi un consultant de propagande. Même si le consultant est très professionnel, la communication sera dirigée vers la propagande du décideur. Toutes les orientations du consultant allant dans le sens de faire gagner l’institution, seront vouées à l’échec. C’est ici que plusieurs décideurs ignorent que quand l’institution gagne, son décideur aussi est, par là même vanté et apprécié.
Mais si la vision du décideur est une vision de grandeur pour l’institution dont il est mandataire ? Il ne fera pas l’erreur de recruter un consultant au profil léger ou douteux.
- LE CONSULTANT
Le problème du consultant lui, est au niveau du choix des canaux de communication et la constitution des éléments de langage. Actuellement avec les réseaux sociaux, on passe par des KOL, des leaders d’opinions. Mais que sont ces gens s’ils sont incapables de trouver des éléments de langage qui cadrent avec la vision de grandeur du décideur ? Que valent-ils, si le consultant est lui-même incapable de trouver des éléments de langage qui cadrent avec la vision de grandeur du décideur ? Que sont-ils sans éléments de langage convaincants pour la cible ? Et bien, les résultats au sein de l’opinion ne seront jamais escomptés.
Pour être plus concret sur cet aspect, vous pouvez voir FATSHI recruter Éric Ngindu comme consultant et Eric Ngingu prendre les Timothee le noir comme. Et tous sans éléments de langage pour convaincre l’opinion. Au finish, quand vous vous demandez avec quelle communication arrose-t-on la population ? Vous trouvez la légèreté. Conséquence, tout le pays se trouve dans l’opprobre. Ceux qui enfoncent encore le pays dans la bassesse, sont ceux qui, fassent aux critiques constructives, qualifient les autres de haineux, puisqu’au Congo, il faut avoir l’argent à tout prix. C’est ça que l’on cherche, et non les résultats.
- LES CANAUX DE COMMUNICATION
J’appelle canaux de communication, toutes les personnes qui communiquent dans les réseaux sociaux, à la radio ou à la télévision pour vendre l’image d’un mandataire ou d’une entreprise. Dans la plupart des cas, des courageux se sont présentés comme communicateurs et sont recrutés pour être utilisés. Ils n’ont le seul mérite que le courage de passer à la télé et faire des vidéos à publier dans les réseaux sociaux. Même si les contenus de leurs communications sont indigestes pour le grand public et détruisent la société, le boss pour qui ils travaillent, ne s’en rend pas compte. Il faut être rigoureux sur le choix des KOL et de toute autre personne à utiliser pour une communication.
- LES ÉLÉMENTS DE LANGAGE
Les éléments de langage sont très importants pour convaincre la cible de sa communication. Ici, le consultant et les canaux de communication sont légers, au point qu’au bout un certain temps, la communication engagée se révèle inefficace. Il faut du sérieux à ce niveau. C’est la responsabilité du consultant de produire des éléments de langage convaincants. Ne pas laisser cette tâche aux canaux de communication qui vont, chacun, prendre sa direction sans impact réels dans l’opinion.
Mais le premier élément de langage vient de l’action publique du mandataire. Sa gouvernance et sa manière de gérer constituent des éléments de langage très clairs, dépassant un mensonge cousu de fil blanc, sans être appuyé par une action publique. Le mandataire qui gère bien, facilite sa communication, mais celui qui gère mal, met en difficulté son consultant et ses canaux de communication, car ils ont des difficultés à trouver des éléments de langage. Sans une action publique de grande envergure, votre mensonge de communication peut passer pour un peu de temps et sera rapidement rattrapé par la réalité de terrain.
Il faut éviter ce qu’on a vécu dernièrement. Le ministre Patrick Muyaya invite les communicants, leur distribuent de l’argent sans éléments de langage et leur demande d’aller communiquer en faveur du pays. Plusieurs se sont demandé : « mais vous ne nous donnez pas d’éléments de langage, comment et avec quoi allons-nous communiquer ?
Malheureusement, nos décideurs ont une grosse part de responsabilité dans ce que nous déplorons. Ils marchent sur les mêmes traces que ceux qui ont échoué dans ce domaine, mais ils prétendent obtenir des résultats différents. Vous ne pouvez pas chercher à obtenir des résultats différents en faisant la même chose que ceux qui ont échoué.
Changez des paradigmes s’il vous plaît, car lorsque la corrélation DECIDEUR-CONSULTANT-CANAUX DE COMMUNICATION-ELEMENTS DE LANGAGE est respectée, les résultats au sein de l’opinion sont sans appel.
Ambroise Mamba Ntambwe
Directeur des informations à Congoweb et chercheur en sciences politiques
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