Les rescapés du carnage du 30 août 2023 en ville de Goma au Nord-Kivu, y compris quelques associations et mouvements citoyens projettent une manifestation le lundi 11 mars prochain pour exiger notamment la libération d’Ephraim Bisimwa, leader de la secte religieuse Wazalendo.
Dans un document d’annonce parvenu à infosdirect.net ce mercredi 06 mars, ceux-ci disent plaider également pour les victimes qui n’ont jamais obtenu justice ainsi que les orphelins abandonnés par l’Etat congolais. En même temps, ils disent vouloir soutenir les troupes gouvernementales engagées contre le M23.
« La synergie des victimes du carnage du 30 août 2023, les associations et mouvements citoyens UPLA, SYEEP-RDC, Jeunes leaders, organisent une marche pour réclamer la libération d’Ephraim Bisimwa et ses collaborateurs condamnés injustement à mort […] et pour soutenir les FARDC et les Wazalendo qui défendent notre pays », écrivent-ils.
Il sied de rappeler que le 30 août dernier à Goma, près de 60 civils avaient été tués par des soldats de la Garde républicaine. La veille, ces victimes essentiellement membres de la secte religieuse appelée Wazalendo avaient annoncé une manifestation au cours de laquelle ils exigeaient le départ de la MONUSCO et des troupes de l’EAC, ainsi que le retour de la paix au Nord-Kivu.
Cependant, aux premières heures de la matinée, le commandant local de la Garde républicaine avait déployé des militaires pour étouffer la manifestation bien avant qu’elle ne commence. Le bilan avait ainsi été sanglant. Même si les autorités congolaises avaient officiellement parlé de près de 60 morts et une centaine de blessés, les acteurs de la société affirmaient que les morts s’évaluaient à une centaine.
Suite à la gravité de la situation et à l’émoi que le drame avait suscité dans l’opinion, le commandant de la Garde républicaine avait alors été condamné à la peine à perpétuité et le gouverneur militaire Constant Ndima rappelé à Kinshasa, puis remplacé.
En même temps, Ephraim Bisimwa, leader de la secte Wazalendo ainsi que ses quelques proches collaborateurs avaient été arrêtés, jugés et condamnés. Plus de 6 mois après, ils restent détenus à la prison centrale de Goma.
Jean Ngaviro