L’élection des sénateurs aura bel et bien lieu au Nord-Kivu en dépit de la menace M23 qui vise plusieurs entités dans les territoires de Masisi, Rutshuru et même Nyirangongo.
Dans un communiqué du 20 mars, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a autorisé la réception des candidatures pour les sénatoriales et dit se référer à la décision de la Haute Cour qui a prorogé le mandat des élus de la législature qui s’est achevée, qui sont issus des contrées occupées par la rébellion.
En plus du Nord-Kivu, le Mai-Ndombe est également concerné alors que Kwamouth fait également face à une milice locale qui a empêché la tenue des scrutins dans ce coin du pays, dans le délai.
« La Cour constitutionnelle, usant de son pouvoir régulateur de la vie publique a, exceptionnellement, prorogé le mandat des députés provinciaux des circonscriptions électorales de Kwamouth, Masisi et Rutshuru relevant de la législature de 2018-2023 en attendant l’organisation de nouvelles élections par la CENI dans un délai raisonnable », rappelle la CENI dans son document,
avant de renchérir :
«Tirant les conséquences de cette mesure, vous êtes instruits à prendre toutes les dispositions logistiques et opérationnelles pour procéder à l’ouverture des bureaux de réception et de traitement des candidatures à l’élection des sénateurs dans vos entités respectives».
Toutefois, il faut dire qu’aucune date n’a été fixée jusqu’ici. Les élections générales du 20 décembre dernier avaient été reportées dans ces contrées suite à l’insécurité.
Pour ce qui est du Nord-Kivu, la CENI a déjà reprogrammé les élections législatives à Rutshuru et Masisi en octobre 2024, à condition que la rébellion soit d’abord démantelée par les troupes gouvernementales.
L’élection des sénateurs se tiendra donc mais sans les nouveaux élus des contrées instables. Au regard de la décision de la Cour constitutionnelle, les anciens élus garderont leurs sièges jusqu’à l’organisation de nouveaux scrutins.
Jean Ngaviro