KINSHASA, 03 AVRIL INFOSDIRECT : Un rapport intitulé « Nous n’avons plus les mains sur les finances publiques », vient d’être rendu public en ce début du mois d’avril par le Centre des Recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) sur quelques engagements du Gouvernement de la RDC dans le cadre de l’exécution de la Loi des finances 2022.
Dans une copie exploitée par la rédaction de infosdirect.net ce lundi 03 mars, cette structure fait savoir que 1,4 milliard $ a été utilisé pour les fonctionnements et rémunérations des institutions politiques, en République démocratique du Congo au cours de l’exercice annuel 2022.
Le CREFDL dit avoir constaté un dépassement de 1,4 milliard $, soit 32,5% sur les besoins arrêtés par la loi des finances 2022, alors que les investissements publics censés améliorer les conditions de vie de la population ont été payés à hauteur de 202,7 millions $.
Malgré le fait pour cette structure de noter que les finances publiques ont enregistré une plus-value de 1,5 milliard $ en 2022, il est malheureusement observé que ce bénéfice tiré des performances économiques a bénéficié aux institutions et aux ministères.
« 1,4 milliard $ a été utilisé pour les fonctionnements et les rémunérations des cabinets des Ministères et Institutions. », écrit le Centre des Recherches en finances publiques et développement local, dans sa revue.
Le tableau se présente comme suit :
1. La Présidence de la République 270,5 millions $,
2. La Primature 52,7 millions $
3. Le Sénat 82,9 millions $
4. L’Assemblée nationale 18,4 millions $.
Ces quatre institutions, poursuit ce rapport, ont consommé à elles seules 424,5 millions $, dont, quelques ministères sont en tête de classement, le Ministère du Budget (40,1 millions $), Sports et Loisirs (23,8 millions $), Affaires étrangères (13,7 millions $) et Communication et médias (9,1 millions $).
Par ailleurs, dit le CREFDL, le Ministère des finances a décaissé 1,4 milliards $ en procédure d’urgence, soit 12% des dépenses publiques au-delà du seuil minimal requis de 10%.
« D’après la Cours des comptes, le Ministre des finances actionne le compte général du Trésor par des simples lettres, donne ordre au Gouverneur de la Banque Central du Congo de procéder au décaissement des fonds, sans l’émission des Ordres de paiement informatisé (OPI). Le ministre du budget se plaint de son côté de n’avoir plus accès aux avis de débit émis par la Banque centrale du Congo. La situation perdure depuis 2019 constate la direction des politiques et programmation budgétaire (DGPPB). Une situation qui entrave, la transparence dans la gestion des finances publiques. », écrit le CREFDL.
Ainsi, avec le Gouvernement Sama Lukonde II, la situation risquerait de s’empirer davantage, craint cette organisation de la société civile, cela, dit-elle compte tenu de l’effectif de ce nouveau gouvernement qui compte 5 Vice- premiers ministres, 11 Ministres d’État, 28 Ministres, 1 ministre délégué, 12 vice-ministres.
C’est ainsi que le CREFDL réitère son appel et demande au Gouvernement, la rationalisation de la dépense publique à travers la réduction de la taille du Gouvernement, le basculement au budgetprogramme, qui doivent être les priorités du nouveau gouvernement pour rendre les finances publiques au service de la lutte contre la pauvreté.
Rappelons que le Centre des Recherches en Finance Publique et Développement Local, (CREFDL) est une initiative d’un groupe d’Experts en finances publiques, qui travaillent sur la thématique depuis 9 ans. L’association sans but lucratif est intéressée à la gouvernance financière et à son impact sur le développement des communautés locales. Rédaction infosdirect.net