KINSHASA, le 24 mai 2023 INFOSDIRECT —— ; Le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme en République démocratique du Congo (BCNUDH) a rendu public, ce mardi 23 mai 2023, son rapport sur la situation des droits de l’homme dans les territoires de Djugu, Irumu et Mahagi, dans la province de l’Ituri.
Il ressort de ce rapport qu’au moins 742 violations et atteintes aux droits de l’homme ont été commises dans cette partie de la RDC, dans la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2022.
« Ces violations et atteintes ont causé la mort d’au moins 1089 personnes (786 hommes, 165 femmes et 138 enfants), notamment par exécution sommaire et extrajudiciaire », souligne le BCNUDH.
Évoquant une baisse de 21% par rapport à 2021, le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme indique, en outre, que « 90% de ces VDH sont le fait de groupes armés » et que 1067 des personnes tuées ont été exécutées par les membres de groupes armés.
Les parties au conflit ont également commis des violences sexuelles contre 115 personnes, dont 81 femmes, 3 hommes et 31 enfants. Les membres de groupes armés sont responsables de plus de victimes de violences sexuelles.
Le rapport du BCNUDH note aussi l’inquiétante restriction de l’espace humanitaire qui a poussé des organisations humanitaires à fermer leurs bureaux ou suspendre leurs opérations. Au total, quarante (40) incidents sécuritaires affectant directement des personnels ou biens humanitaires, entre janvier et décembre 2022, ont été rapportés par le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.
Au moins trois humanitaires ont été tués, quatre blessés et quatre autres enlevés.
Autres faits relevés dans le rapport du BCNUDH, ce sont les attaques contre les déplacés internes. « Au moins six sites de personnes déplacées ont été attaqués en 2022, dont quatre par la milice CODECO et deux autres par des auteurs non identifiés, causant la mort d’au moins 126 personnes (dont au moins 37 enfants) et l’atteinte à l’intégrité physique d’au moins 66 personnes », précise le rapport.
Pour mettre fin à cette situation, le BCNUDH réitère ses recommandations formulées à l’endroit des autorités congolaises, notamment la résolution des causes profondes du conflit, la restauration de l’autorité de l’État, la protection des civils, la justice transitionnelle et la lutte contre l’impunité.